Rue Croulebarbe : Un Voyage à Travers l’Histoire, la Littérature et le Cinéma du 13ème Arrondissement de Paris

Plongez dans l'histoire fascinante de la rue Croulebarbe à Paris 13, un lieu qui a inspiré artistes et cinéastes, et qui conserve les traces d'un riche passé littéraire et géologique.

La rue Croulebarbe, située dans le 13ème arrondissement de Paris, est une voie chargée d’histoire. Son nom provient de la famille Croulebarbe, avec Jean de Croulebarbe qui, au XIIIe siècle, possédait des vignes et des moulins sur la Bièvre, donnant son nom au quartier. La rue a été témoin de nombreux événements historiques, dont l’assassinat d’Aimée Millot en 1827. Elle est bordée par des lieux de mémoire comme la manufacture des Gobelins et le square René-Le Gall. Littérairement, bien que des recherches spécifiques sur la rue Croulebarbe ne révèlent pas de liens directs avec des œuvres ou des auteurs célèbres, le quartier des Gobelins et ses environs ont souvent été évoqués dans la littérature parisienne. Au cinéma, la proximité de la rue avec des cinémas emblématiques comme le Pathé Les Fauvettes et l’UGC Gobelins souligne son lien avec l’industrie cinématographique. La rue Croulebarbe est un fil conducteur à travers les différentes couches de l’histoire culturelle de Paris.

La rue Croulebarbe, située dans le 13e arrondissement de Paris, est un lieu chargé d’histoire et de culture. Son nom provient de la famille Croulebarbe, qui possédait des vignes et des moulins sur la Bièvre au XIIIe siècle.

Rue Croulebarbe

Mais c’est également un endroit qui a inspiré de nombreux artistes, écrivains et cinéastes.

L’histoire de la rue Croulebarbe

La rue du Champ de l’alouette, #paris13 (quartier Croulebarbe), doit son nom à un champ très vaste sur lequel elle fut ouverte.

La rue abritait des bâtiments du couvent des Filles-Anglaises, détruit au début du XXe siècle, dont les derniers vestiges se trouvent rue des Tanneries.

Archives de Paris

La rue Croulebarbe a été témoin de nombreux événements historiques. En 1827, elle fut le théâtre du meurtre d’Aimée Millot, une jeune fille qui fut assassinée dans un square de la rue. Cette tragédie a inspiré une pièce de théâtre de Théodore Barrière, intitulée “Aimée Millot” (1885), mais également Victor Hugo. La rue Croulebarbe est également bordée par la manufacture des Gobelins, qui fut fondée en 1662 et est aujourd’hui un musée consacré à l’art et à l’histoire du tissu.

Dans le quartier de Croulebarbe, l’ancienne église Saint-Hippolyte se tenait jadis dans la rue du même nom, aujourd’hui disparue. Consacrée au culte catholique, elle se trouvait à l’emplacement actuel du boulevard Arago, au numéro 12. Il ne faut pas la confondre avec l’église Saint-Hippolyte actuelle, érigée au début du XXe siècle sur l’avenue de Choisy.

Située à proximité de la manufacture des Gobelins, l’église bénéficiait d’une décoration remarquable. Le maître-autel, conçu d’après les plans de Le Brun, était surplombé d’un tableau représentant l’apothéose de saint Hippolyte, également peint par l’artiste. Une autre chapelle abritait un tableau de Le Brun. L’église possédait également des œuvres de Le Sueur et de Charles-Michel-Ange Challe, tandis que son frère Simon avait sculpté la chaire. Un pilier massif était orné d’une frise sculptée représentant des motifs animaliers.

Les seules images encore disponibles de l’église sont des dessins réalisés par Aglaüs Bouvenne peu avant le percement du boulevard Arago. Publiés en 1861 dans la Revue de l’art chrétien, ils ont ensuite été intégrés à une notice plus détaillée en 1866.

La littérature

Malgré l’absence de liens directs avec des œuvres ou des auteurs célèbres, le quartier des Gobelins et ses environs ont souvent été évoqués dans la littérature parisienne. Ainsi, le romancier français Honoré de Balzac évoque le quartier dans son roman “Le Père Goriot” (1835), où il décrit les rues étroites et les maisons modestes du quartier.

Quartier des Gobelins, Auguste Louis Lepère, 1889,
Les Gobelins 2024_ geopolis

Le cinéma

La rue Croulebarbe a également inspiré des cinéastes. Le réalisateur français Jean-Pierre Jeunet a filmé certaines scènes de son film “Delicatessen” (1991) dans les rues du quartier. Le studio d’enregistrement Pathé Les Fauvettes, situé à proximité, a accueilli des stars telles que Serge Gainsbourg et Jacques Brel. Il est depuis devenu Gaumont les Fauvettes.

Le lit de la Bièvre

Mais c’est peut-être le lit de la Bièvre, cours d’eau qui longe la rue Croulebarbe, qui est le plus fascinant élément du quartier.

Glyn Warren Philpot (1884-1937) – Vue de la Bièvre à Paris avec le dôme du Panthéon en fond, vers 1902

Jusqu’à sa suppression en 1804, la Bièvre était un cours d’eau important qui traversait Paris.

La Bièvre (recouverte en 1912) présentée à la conférence en ligne “Lieux Remarquables Disparus de Paris” par Thierry Heil d’Interkultur pour #ExploreParis, novembre 2020 Détournement mineurs
La Bièvre (recouverte en 1912) présentée à la conférence en ligne “Lieux Remarquables Disparus de Paris” par Thierry Heil d’Interkultur pour #ExploreParis, novembre 2020 Détournement mineurs

Le lit abandonné de la Bièvre a inspiré des artistes tels que Henri Rivière, qui l’a peint dans son tableau “Le Lit de la Bièvre” (1895).

La Bièvre 1865 par Charles Marville

La Bièvre, qui suivait son cours naturel en dehors de Paris, a disparu de la ville au début du XXe siècle. Cette rivière de 36 km, source d’utilité et de bienfaits pour les Parisiens, prenait sa source dans les Yvelines et se déversait dans la Seine près de la gare d’Austerlitz. Elle pénétrait dans Paris par la Poterne des Peupliers et traversait les actuels 13e et 5e arrondissements.

Son exploitation débute au XIe siècle avec la construction de plusieurs moulins à eau le long de ses rives. Au XIVe siècle, tanneurs et teinturiers s’établissent sur ses berges.

En 1336, un décret contraint toutes ces industries à s’éloigner de la ville. Elles se regroupent alors dans le 13e arrondissement, à l’époque en dehors de Paris, au-delà de l’enceinte Philippe-Auguste. Le quartier se développe rapidement grâce à ces activités, accueillant mégissiers, cordonniers, blanchisseurs, tisserands et la célèbre manufacture des Gobelins, toujours en activité.

Cependant, l’urbanisation galopante a eu raison de la rivière, transformant cette source d’eau potable en un marécage pollué et insalubre durant une époque marquée par les épidémies. Les travaux d’assainissement et d’urbanisation menés par le baron Haussmann au milieu du XIXe siècle ont définitivement scellé le sort de la Bièvre à Paris, qui fut alors recouverte de béton et enterrée.

Le Moulin Croulebarbe

Il ne reste malheureusement, plus de moulins, mais un emplacement historique: Une plaque au sol sur la rue Croulebarbe commémore l’emplacement de l’ancien Moulin Croulebarbe.

Ce moulin à eau, situé au bord de la Bièvre, se trouvait au bas de la rue Croulebarbe, à son intersection avec l’ancienne rue du Champ de l’Alouette. Il appartenait à la famille Croulebarbe, qui possédait également les terres avoisinantes.
Représentation cartographique: Le Moulin Croulebarbe apparaît sur les plans de Paris de 1760 et 1771, situé hors champ dans celui de 1760.

Notre avis

La rue Croulebarbe est un fil conducteur à travers les différentes couches de l’histoire culturelle de Paris, offrant un voyage fascinant à travers le temps. Elle est un lieu unique qui combine l’histoire, la littérature, la topologie, et le cinéma. Si vous cherchez à découvrir un endroit authentiquement parisien, loin des clichés touristiques, la rue Croulebarbe est un excellent choix.

Sources :

  • “Aimée Millot” de Théodore Barrière (1885)
  • “Le Père Goriot” d’Honoré de Balzac (1835)
  • “Delicatessen” de Jean-Pierre Jeunet (1991)
  • “Le Lit de la Bièvre” d’Henri Rivière (1895)
  • Musée des Gobelins
  • Studio Pathé Les Fauvettes

ARTICLES CONNEXES

La Rue Saint Denis

error: Content is protected !!

Planifiez vos vacances de rêves