« Jean de La Fontaine : Fables et Écrits Coquins Révélés »

Histoire de France- Les dessous de l’histoire

27 Janvier 1671: Mais quel coquin que ce Jean de La Fontaine, il publie des fables libertines. Entre deux fables animalières (qu’il a honteusement pompé au philosophe Grec Esope), le poète se détend en écrivant des contes licencieux.

Jean de la Fontaine
Jean de la Fontaine

 Le 27 janvier 1671, La Fontaine reçoit les premiers exemplaires de son troisième volume de contes libertins, que son imprimeur vient de terminer. Chut ! Ne le dites pas aux enfants, mais le fabuliste est un petit coquin. Il ne se contentait pas d’écrire des fables mettant en scène des animaux pour l’instruction du Dauphin, il écrivait aussi des contes licencieux sous prétexte de dénoncer l’hypocrisie de son siècle. Surtout celle des gens de l’Église qui baisent allègrement malgré leurs vœux de chasteté.

Comme à son habitude, il puise son inspiration chez des auteurs anciens, Boccace et bien d’autres. Il a pillé la collection licencieuse des Cent Nouvelles (fabliaux du XVe siècle). Entre 1664 et 1666, il publie ses premiers Contes et nouvelles en vers libertins rassemblés en deux volumes. Puis, en 1668, il publie 128 fables animalières de la plus grande décence.

The Complete Tales and Trifles of Jean De La Fontaine by Jean de La Fontaine  | Waterstones

Avec ses contes libertins, le subtil La Fontaine manie sa plume avec légèreté, il trompe les vers avec délicatesse. Il n’y a pas de langage graveleux, pas de pornographie. Rien qui puisse effrayer un lecteur non averti qui n’y verrait que du feu. Il faut « dire sans dire ». Il est le prince de la métaphore pour contourner les mots condamnés par la bienséance.

Pour évoquer le pénis, il fait appel au serpent. Et pour que son lecteur comprenne bien la métaphore, il ajoute l’adjectif « maudit », signifiant ainsi que le mot « serpent » est « mal dit ». La Fontaine n’utilise pas l’expression triviale « faire l’amour », mais « le diable en enfer ». Le « diable » remplace « le sexe masculin », et « l’enfer », bien sûr, le « sexe féminin ». Ainsi, il voile chaque mot trop explicite d’une gaze parfois opaque, parfois transparente.

Jean de la fontaine écrits coquins
Jean de la fontaine écrits coquins

Jean de la Fontaine en Vente interdite…

Les histoires de cocuage constituent son commerce. Ainsi, le récit de « La mandragore » met en scène Callimaque amoureux de Lucrèce, la femme du Florentin Nicia Calfucci. Pour mettre son diable au paradis, alors que la principale concernée veut rester fidèle à son mari, Callimaque élabore une stratégie machiavélique : il fait croire au mari qu’il connaît un remède secret pour que sa femme lui donne enfin l’enfant tant espéré. Il faut lui faire boire du jus de mandragore.

Mais le rusé met en garde : le premier homme qui caresse Lucrezia après avoir bu la potion mourra sur-le-champ. Alors, le mari doit trouver une âme charitable pour essuyer les plâtres. La suite, on la devine : Callimaque se déguise en meunier pour se glisser dans le lit de la belle vertueuse avec la bénédiction du mari.

Jean de la Fontaine livre rare
Jean de la Fontaine livre rare

En 1674, La Fontaine se lâche complètement. Il publie sa dernière série de contes, où les termes deviennent plus précis. Les métaphores sont à rebrousse-poil des « toisons », au point qu’une ordonnance du lieutenant général de police Gabriel Nicolas de la Reynie en interdit la vente. Voici l’une des œuvres du grand La Fontaine intitulée « Aimons, foutons ».

Aimons, foutons, voilà des plaisirs
Que l’on ne doit pas séparer ;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l’âme a de plus rare.
D’une vie, d’un con et de deux cœurs
Naît un accord rempli de douceurs
Que les dévots blâment sans cause.
Amaryllis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose,
Foutre sans aimer n’est rien.

En 1693, deux ans avant sa mort, La Fontaine renonce à ses contes licencieux. Devant une délégation de l’Académie, il promet de n’écrire que des « œuvres de piété ». Finie le libertinage connu du temps de la Montespan. La pieuse et modeste Madame de Maintenon, épouse morganatique de Louis XIV, y était pour quelque chose.

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