Ponte Novu, qui signifie « nouveau pont » en corse, est un site historique et culturel majeur situé dans la région de la Castagniccia, en Haute-Corse. Il est connu pour son pont génois qui enjambe le Golo, le plus long fleuve de l’île de Beauté. Le Ponte Novu est également célèbre pour la bataille qui s’y est déroulée en 1769, lorsque les troupes françaises et les forces insulaires corses, dirigées par le mythique Pascal Paoli, se sont affrontées lors de la lutte pour l’indépendance de la Corse.
Pasquale Paoli, le héros malheureux de Ponte Novu: un révolutionnaire Corse que l’Histoire de France veut oublier. Pourtant il gagne à être connu. Cette introduction vous emmènera à la découverte du Ponte Novu, un monument au cœur de l’histoire insulaire, témoignant des traditions architecturales et des combats pour la liberté qui ont marqué l’île méditerranéenne au fil des siècles. Le 8 mai 1769. La déroute militaire de Paoli à Ponte Novu livre la Corse à la France. Fuyant le feu français tant bien que mal, la milice corse est massacrée par ses propres alliés, des mercenaires prussiens.
On connaît bien la Corse des attentats à la bombe, la Corse incendiaire, la Corse de Gabriel, la Corse fatiguée, le chanteur corse a cappella, le corse absentéiste et la Corse du « si tu touches à ma sœur, t’es mort! ». Mais la Corse du « sauve-qui-peut » est moins connue. Pour cela, il faut remonter au 8 mai 1769, jour de la bataille de Ponte Novu qui a vu le massacre de centaines de Corses par l’armée de Louis XV.
Ces premiers nationalistes ne combattent pas encore la tête dans une cagoule, mais avec les bras ouverts et les mains libres. Remarquez, cela ne leur réussit pas tant que ça : ce jour-là, non seulement le fier Corse reçoit les poings en pleine figure face au feu ennemi, mais il est massacré par ses alliés prussiens qui ont reçu l’ordre de Paoli d’empêcher quiconque de franchir le pont de Ponte Novu. Cette terrible défaite livre la Corse à la France.
La Bataille de Ponte Novu, qui s’est déroulée le 8 mai 1769, est un événement marquant de l’histoire de la Corse, symbolisant la fin d’une ère de résistance contre l’occupation étrangère et la transition de l’île vers l’annexion à la France. Ce conflit a été le point culminant de la guerre d’indépendance corse, qui avait été menée par les nationalistes corses sous la direction de figuras emblématiques comme Pascal Paoli.
La Corse, historiquement, a été le théâtre de nombreux conflits et luttes pour l’autonomie. Au XVIIIe siècle, l’île aspire à son indépendance face aux puissances coloniales qui souhaitent étendre leur influence. Après une brève période d’autonomie sous la direction de Paoli, la France cherche à reprendre le contrôle de l’île, ce qui mène à des tensions croissantes entre les forces corses et les troupes françaises.
D’un côté se trouve l’armée corse, composée de paysans et de soldats passionnés qui se battent pour leur terre et leur liberté. Sous le commandement de Paoli, leur détermination à défendre leur indépendance est palpable. De l’autre côté, l’armée française, bien entraînée et équipée, ressente un fort soutien de la métropole, déterminée à affirmer son autorité sur l’île.
La bataille a eu lieu près du pont de Ponte Novu, un site stratégique qui permet aux forces de contrôler les routes menant à Corte, la capitale historique de la Corse. Les troupes corses, bien que numériquement inférieures, mettent en œuvre des tactiques de guérilla pour tenter de repousser l’ennemi. Toutefois, malgré leur bravoure et leur connaissance du terrain, les Corses sont confrontés à une organisation militaire française supérieure.
Le combat est féroce et sanglant, mais les forces françaises finissent par prendre le dessus, utilisant leur artillerie et leur discipline militaire pour dominer le champ de bataille.
Pasquale Paoli, qui observe la tragédie de loin, est incapable de venir en aide à ses hommes. La nuit tombe sur la débâcle, sonnant la fin des espoirs corses. À l’aube, le sous-lieutenant Luccarotti d’Ortiporio se réveille parmi les morts, grièvement blessé. Voici ce qu’il écrira plus tard : « Aux premières heures du matin, je me réveillai, l’âme et le cœur oppressés, et me trouvai avec mon bras gauche tout ensanglanté et criblé de blessures au milieu d’un amas de cadavres et de tant d’autres moribonds qui demandaient du secours.
Je me traînai jusqu’au sommet d’un rocher et, regardant en direction du pont, je vis un spectacle horrible : par centaines, les morts s’entassaient dans le passage étroit… Et, regardant plus loin, j’en vis un grand nombre encore étendus et privés de vie, entre les bords du fossé et se baignant, pour ainsi dire, dans le sang. Je fermai les yeux et me sentis défaillir… Partout régnait le silence de la tombe… « Après des heures de combat intenses, l’armée corse est contrainte de battre en retraite, ce qui marque une victoire décisive pour la France.
Pasquale Paoli comprend alors que son rêve d’indépendance est révolu. Les Français, auxquels Gênes a cédé ses droits sur l’île un an auparavant, le 15 mai 1768, peuvent désormais marcher sur Corte.La défaite à Ponte Novu a des conséquences profondes pour la Corse. En effet, elle ouvre la voie à l’annexion officielle de l’île par la France, qui sera ratifiée quelques années plus tard. La bataille est souvent vue comme la fin des espoirs d’une Corse indépendante. Les partisans de Paoli, éprouvés par la défaite, tentent de se regrouper, mais la lutte pour l’indépendance s’avérera de plus en plus difficile.
Le Babbu di a Patria s’exile en Grande-Bretagne avec cinq à six cents de ses partisans. Il ne reviendra dans sa patrie que vingt ans plus tard, en 1790, acclamé par les Jacobins dont Robespierre. Louis XVI le nomme lieutenant-général et commandant de l’île. C’est le héros du jour.
Aujourd’hui, la bataille de Ponte Novu est commémorée en Corse comme un moment clé de l’identité insulaire et de la lutte pour la souveraineté. Les Corses se souviennent de l’héritage de Pascal Paoli et de la quête de liberté qui a marqué cette période tumultueuse. La mémoire de la bataille, ainsi que la résistance corse, continue d’inspirer de nombreux mouvements autonomistes et nationalistes dans toute l’île.
Voici une liste non exhaustive de sources historiques, cinématographiques, littéraires et archéologiques sur Ponte Novu et Pasquale Paoli :
Sources Historiques :
1. « Histoire de la Corse » par Antoine-Dominique Monti (1967)
2. « Pasquale Paoli, père de la patrie corse » par Antoine-Marie Graziani (2015)
3. « Napoleon’s conquest of Europe: The war of the third coalition » par Frederick C. Schneid (2005)
Sources Littéraires :
1. « Pascal Paoli, Un Corse des Lumières » par Dorothy Carrington (1978)
2. « Histoire générale de la Corse » par Adrien Levé (2013)
3. « Mémoires » par Pasquale Paoli (éditions Anima Corsa)
Archéologie :
1. Le Musée de la Corse à Corte qui contient des documents et objets liés à Pasquale Paoli et à l’histoire de la Corse, notamment la période du XVIIIe siècle.
Cinéma :
Il n’y a pas de film spécifique dédié à Pasquale Paoli ou à la bataille de Ponte Novu. Cependant, certains documentaires et séries pourraient aborder le sujet :
1. « Les îles du temps » (2013), série documentaire où certains épisodes pourraient évoquer la période historique de Pasquale Paoli et la bataille de Ponte Novu.
2. « Napoleon » (2002) : mini-série réalisée par Yves Simoneau, où l’histoire de la Corse et peut-être celle de Pasquale Paoli pourraient être évoquées à travers le personnage de Napoléon Bonaparte.
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