Le premier établissement Ladurée, fondé en 1862 par Louis Ernest Ladurée, boulanger-minotier, a vu le jour au numéro 16 de la rue Royale, à proximité de l’angle avec la rue Saint-Honoré. Initialement une simple boulangerie, elle fut détruite par un incendie lors des combats de la Semaine Sanglante en mai 1871, marquant la fin tragique de la Commune de Paris.
C’est à partir de ces cendres que la véritable histoire de Ladurée prend son envol. Reconstruite et transformée en pâtisserie, elle fut décorée par Jules Chéret, qui y conçut un plafond peint d’une beauté saisissante. Inspiré par ses études à l’École de Rome, notamment de la Chapelle Sixtine, il créa un plafond en relief, orné de petits angelots bouffis rappelant les ‘putti’ de la Renaissance italienne, parmi lesquels figure un ‘ange pâtissier’ devenu emblématique de la marque Ladurée.

Jeanne Souchard, épouse d’Ernest Ladurée (fils du fondateur), a eu l’idée géniale de combiner le café parisien et la pâtisserie traditionnelle, créant ainsi le premier salon de thé de la capitale. A une époque où les clubs masculins dominaient, ce lieu offrait aux femmes un espace de liberté et de convivialité.
Au début du XXème siècle, Pierre Desfontaines, neveu du gérant, inventa la célèbre recette du macaron Ladurée. Grâce à un bouche-à-oreille savamment orchestré, la réputation de ces douceurs se répandit rapidement, attirant une clientèle toujours plus nombreuse. En 1930, un nouveau salon fut ouvert au premier étage, permettant aux clients de déguster les macarons sur place.

Au fil des années, la notoriété des macarons Ladurée ne cessa de croître, dépassant les frontières de la France et devenant une véritable icône gustative. Ils s’ajoutèrent à la constellation gastronomique française, renforçant son rayonnement international.

En 1993, le groupe Holder, déjà propriétaire des boulangeries Paul, reprit l’entreprise Ladurée. Il inaugura deux nouvelles boutiques parisiennes, l’une sur les Champs-Élysées, l’autre rue Bonaparte, à Saint-Germain-des-Prés.
Ainsi, depuis ses origines, Ladurée est une histoire de passion, de créativité et de savoir-faire, qui se perpétue à travers ses délicieuses gourmandises et ses salons de thé élégants.
Avant de fonder sa propre boutique de macarons, Pierre Hermé a été chef pâtissier chez Ladurée de 1997 à 2006, année où la marque s’est développée à l’international avec l’ouverture d’une boutique à Londres.
Aujourd’hui, Ladurée possède 37 enseignes dans le monde, de New York à Hong Kong, de Stockholm au Château de Versailles, de Dubaï aux aéroports internationaux.
Les macarons de Ladurée sont devenus un symbole de la France à l’étranger, associés à diverses collections de haute couture et de parfumerie, telles que Sephora, John Galliano, Nina Ricci et Christian Louboutin.

Ils accompagnent également la promotion de productions révélatrices d’un certain art de vivre à la française, comme dans le film éponyme de Sofia Coppola sur la reine Marie-Antoinette, qui dépeint une image hautement anachronique de celle-ci dégustant des macarons Ladurée.

Malgré les critiques de certains quant aux méthodes de production (congélation des macarons avant livraison), les macarons Ladurée restent très appréciés par ceux qui les ont goûtés.

À l’instar de la chanson ‘Ça m’énerve’ de Helmut Fritz, on peut constater l’engouement des gens pour les macarons Ladurée, malgré les files d’attente : ‘Tous ces gens qui font la queue chez Ladurée, tout ça pour des macarons, mais bon… il paraît qu’ils sont bons.’
Depuis 2011, une boutique indépendante a ouvert au 18ème offrant un choix personnalisé de macarons à emporter, sans rejoindre la file d’attente du salon de thé. La sélection variée au fil des saisons et des événements est toujours présentée dans un emballage raffiné, comme le coffret d’Halloween au charme envoûtant.
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