On peut se demander un tantinet déçu quel est l’esprit de Noël et si la réalité de celui-ci n’est pas perdue au milieu de futiles futilités mercantiles. Acheter du bonheur pour les uns, du plaisir à recevoir, et de la peine pour les petites mains sous-payées, à l’étranger, et travaillant dix-huit heures d’affilée par jour pour deux euros et six centimes par mois.
Si nos yeux ou notre conscience se réveillent, souffrons et fuyons cette triste réalité. Il y a aussi encore beaucoup de raisons d’avoir foi en vous et en l’autre. Sur mon chemin, j’ai croisé une voisine que je vois tous les jours, toujours en train de regarder vers le bas et ne saluant jamais personne. Quoi qu’il en soit, je la salue. À mon grand étonnement, elle a saisi ce salut comme une bouée de sauvetage et s’est mise à me parler avec chaleur. Sa carapace se fissure.
Ce que je prenais pour de la froideur n’était que de la timidité. Nous en venons à parler. Mais trop vite, l’heure tourne et nous nous séparons. Et comme ça, soudain, vous vous retrouvez à sourire joyeusement dans la rue en remerciant les anges. En voici un, sous la forme d’un inconnu de passage : il répond à votre sourire par le sien. Un sourire lumineux, honnête, sincère. Moment de grâce. L’esprit de Noël n’est certainement pas dans les guirlandes, mais tout entier dans le regard d’un être humain, dans la rencontre, le partage et la confiance en l’autre. Dans cette foi en l’autre, celui qui est différent de moi, qui m’est étranger, mais dont je partage l’humanité. Dans cette confiance donnée à Noël, réside son essence qui s’ouvre sur la même espérance au cœur de la nuit.
Alors, chaque jour, lorsque vous rencontrez ou voyez une personne connue et chère à votre cœur, dites-lui, c’est impératif, dites-lui combien vous l’aimez, encore et encore.
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